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Secrétariat

Mairie de Noueilles
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Monographie de 1885

Les Monographies de 1885

A l'occasion de l'Exposition Scolaire de 1885, le ministre de l'Instruction Publique avait prescrit à tous les instituteurs d'écrire l'histoire de leur commune. Ces études ont été centralisées à Paris, puis réparties dans les Académies. Beaucoup ont malheureusement été détruites, mais certaines ont finalement atterri dans les dépôts départementaux d'archives.

On en trouve heureusement un grand nombre aux Archives Départementales de la Haute-Garonne, en particulier celles concernant les communes du Lauragais toulousain. Elles sont cependant de qualité - et de quantité - très inégales. Certaines font à peine quelques pages, d'autres plus de deux cents ; quelques-unes ne représentent rien de plus qu'un banal devoir sur un sujet imposé, d'autres sont tout à fait remarquables : celle de l'instituteur Pons, de Saint-Léon, par exemple, est considérée comme l'un des meilleurs travaux de ce type et elle a été utilisée par tous les spécialistes qui ont travaillé sur l'histoire de la région.

Ces monographies, obéissant à un plan strictement pré-établi, s'ouvrent sur la présentation détaillée de la situation géographique de la commune, avant de s'intéresser à sa population, de chiffrer les différentes productions agricoles et, éventuellement industrielles, de décrire les moyens de communication et l'état du commerce local puis de s'intéresser à l'histoire de la communauté. Enfin, la dernière partie du travail s'attache évidemment à faire le point sur l'enseignement primaire dans la commune, depuis une étude historique jusqu'à la description minutieuse du bâtiment d'école et de ses dépendances, en passant par les problèmes d'absentéisme, de l'état de l'instruction au niveau local, du traitement de l'instituteur et même du contenu de l'armoire-bibliothèque....

La monographie de Noueilles, dont une version papier a été éditée par le Foyer rural voilà quelques années (disponible à la bibliothèque), est l'œuvre de l'instituteur Allemane. Elle présente la particularité d'être abondamment illustrée de dessins de l'auteur.

La monographie de l'instituteur Allemane

La Commune de Noueilles est située à 43 degrés, 36' de longitude nord et à 0 degré, 52' de latitude occidentale.

Elle est bornée au Nord par la Commune de Pouze ; à l'Est par celle de Saint-Léon ; au Sud par celle d'Auragne et à l'Ouest par celle d'Issus. Sa plus grande largeur est de 3 kilomètres 50 mètres ; sa plus grande longueur mesure 3 kilomètres 250 mètres et sa superficie, en chiffres officiels, est de 550 hectares ce qui fait une moyenne de 48 habitants par kilomètre carré. Cette moyenne est inférieure de plus d'un tiers à celle de la France et atteint à peine les deux tiers de celle du département. L'étendue du territoire comprend 450 hectares de terres labourables; 52 hectares de vignes ; 22 hectares de bois; 8 hectares de prairies artificielles 5 hectares de pâturage; 5 hectares de propriétés bâties ; 2 hectares de jardins et enfin 6 hectares employés pour la construction des chemins et des routes.

Noueilles est à une distance de 9 kilomètres de Montgiscard, son chef-lieu de canton. Il se trouve à 24 kilomètres de Villefranche, le chef-lieu de l'arrondissement, et à 27 de Toulouse, chef-lieu du département. L'aspect du sol est très varié. A l'Ouest, au Nord et au Nord-Est, le pays est découpé par quelques coteaux peu élevés entre lesquels se trouvent des déclivités presque insignifiantes ; au Sud et à l'Est s'étend la vallée agréable et fertile de la Hise. Cette plaine riante se termine au Midi par des collines boisées qui, en établissant une frontière naturelle entre les communes d'Auragne et de Noueilles, forment en même temps un superbe panorama dont le contraste avec le reste du terrain réunit à la fois les agréments de la plaine et quelques uns de ceux de la montagne.

Les roches et le sable sont très rares dans la commune, car la terre est composée de marne et d'argile. A l'époque des neiges et des pluies, elle devient très gluante et peu perméable. Tout le Lauragais, d'ailleurs, offre presque la même particularité ; c'est ce qui produit beaucoup de boue lorsque le temps est humide ou pluvieux et la circulation devient alors, sinon impossible, du moins très pénible.

Le village, établi sur un tout petit plateau, domine presque toute la commune. Il est triste et monotone en hiver, mais en revanche très gai et très riant en été. Trois grandes rues le divisent en autant de quartiers distincts ; ce sont la rue du Barry, la rue de l'Eglise qui renferme le gros de la population et la rue Profonde qui n'est qu'une partie du chemin d'intérêt commun (N° 18) d'Auragne à Montgiscard.

La Commune de Noueilles est arrosée au Nord par les ruisseaux de Graousse et de Roueil ; à l'Ouest, par celui de Bousigue ; à l'Est par ceux de Borde-Rouge et de Sizerol et au Sud par la rivière de la Hyse qui, après avoir reçu les eaux de tous ces petits affluents, va se joindre à l'Ariège non loin de Venerque. Parmi les cours d'eau que je viens de citer, celui de la Hyse a le débit le plus régulier et le plus grand. On ne le voit jamais à sec, et, lorsqu'il grossit par l'abondance des eaux pluviales, ses crues ne causent pas de ravages parce que le lit de la rivière est peu incliné et de dimension très suffisante.

Le climat est tempéré. Le froid, bien qu'il neige peu dans le Lauragais, est assez intense pendant les mois de Décembre et de Janvier, car la température se ressent un peu de la proximité des Pyrénées. De plus, la situation géographique de Noueilles influe notablement sur son état atmosphérique ; s'il a en effet, l'agrément de dominer une plaine et de jouir de l'aspect de la campagne, il a par suite l'inconvénient de se trouver exposé à tous les vents. De là, résultent des variations climatologiques très sensibles qui font qu'on se croit soudain transporté des tropiques à l'équateur. Les chaleurs ne sont jamais excessives et l'on peut dire que le thermomètre, qui descend rarement à 10 degrés au dessous de zéro, ne dépasse guère 35 centigrades. Les vents sont variables ; ceux qui viennent du Sud en passant sur les neiges des Pyrénées sont rafraîchis. Il n'en est pas de même des vents du Sud-Est qui arrivent d'Afrique et que les eaux de la Méditerranée n'empêchent pas d'être fatigants pour les personnes nerveuses. Ces vents soufflent quelquefois en tempête dans nos contrées et sont nommés vents de la pluie ou vent d'autan. L'air est tout à fait bon et salutaire, et les maladies tant épidémiques qu'ordinaires sont très rares.

D'après le recensement de 1881, la population de Noueilles est de 269 habitants, tandis qu'il y en avait 318 en 1846. Cette diminution dans l'effectif de la commune date de 25 ans environ, c'est-à-dire de l'époque à laquelle fut construite la voie ferrée de Toulouse à Bayonne. Une série de familles sans fortune sont parties alors pour se soustraire à certaines influences locales et pour trouver ailleurs un genre de vie plus commode en même temps que moins pénible. La vie agricole, pour la généralité des ouvriers, est en effet peu encourageante parce que le bien n'est pas assez divisé. Leur salaire journalier excède pas en moyenne la minime somme de 1 f.25 c. pour les hommes et de 04 fr.75 c. pour les femmes. Aussi tandis que la population de la France, répartie sur tout un territoire, donne un quotient de 69 habitants par kilomètre carré, la commune de Noueilles n'en possède que 48, alors même que la moyenne générale du département de la Haute-Garonne est de 76. Depuis vingt-ans environ le chiffre de la population n'a pas changé et semble vouloir rester à peu près constant, bien qu'il y ait de temps en temps quelque petite modification causée par l'arrivée ou le départ d'une catégorie flottante de cultivateurs désignés sous le nom de maîtres-valets.

Le nombre des feux du village de Noueilles est de quarante ; celui des fermes de quatorze et le petit hameau de Lasgrèzes en renferme huit.

Le Maire, l'adjoint et un Conseil municipal composé en tout de dix membres forment l'ensemble des fonctionnaires chargés d'administrer et de gérer la Commune.

Un garde-champêtre, remplissant le rôle de cantonnier communal veille à la conservation des récoltes, à l'exécution des arrêtés du Maire et au maintien de l'ordre public. C'est en un mot l'homme aux douze métiers, car il est en même temps fabricier, marguillier et bedeau. Les autres fonctionnaires de la Commune sont le curé et l'instituteur.

Sur quatre-vingt trois électeurs inscrits, soixante-quinze ont donné leur vote aux dernières élections. Parmi les huit suffrages perdus, il faut compter trois décès et encore est-il à remarquer que les cinq abstentions proviennent uniquement du changement de domicile de quelques maîtres-valets que leur nouvelle situation a mis dans l'impossibilité de se présenter.

En général les élections municipales se font à Noueilles avec beaucoup d'acharnement et la lutte n'est pas sans péril pour les candidats qui briguent les suffrages de leurs concitoyens.

La valeur du centime de la commune est de 27fr., 81 et ses revenus ordinaires s'élèvent à la somme de 118fr.

Le bureau de la perception se trouve à Montgiscard c'est-à-dire au chef-lieu du canton. C'est là que les contribuables vont faire leurs versements car aucune tournée trimestrielle n'a lieu.

Le bureau de poste et le télégraphe se trouvent aussi à Montgiscard. Un facteur très dévoué distribue chaque jour les correspondances et fait un service très pénible à cause des mauvais chemins.

L'agriculture est en honneur dans le Lauragais. Tout le monde travaille la terre et le fils n'a point d'autre ambition que celle de succéder au père dans la carrière agricole. Les récoltes de blé et de maïs forment seules la richesse du pays. L'hectare de terrain produit en moyenne 22 hectolitres de blé et 30 de maïs. Les autres céréales, pommes de terre, haricots, fèves, pois, quoique suffisantes pour satisfaire aux besoins de la population viennent plus difficilement et sont de qualité très médiocre. Comme rendement, un hectolitre de pommes de terre en produit 1O;, un hectolitre de haricots, 8 et un hectolitre de fèves 9. En nombres exacts, on récolte dans la commune 700 hectolitres de pommes de terre ; 80 hectolitres de haricots ; 26 hectolitres de fèves ; 1486 hectolitres de maïs et 3500 hectolitres de blé. Depuis deux ans la culture de la vigne prend un développement considérable. Elle tapisse déjà la plupart des coteaux exposés au Midi et ce qui encourage beaucoup le viticulteur, c'est que le phylloxéra n'a point fait son apparition dans la contrée. Actuellement 43 hectares, 086 se trouvent plantés en vigne et ont produit 345 hectolitres soit 8 hectolitres par hectare. En 1884 la qualité du vin a été plus satisfaisante qu'à l'ordinaire. Sa force alcoolique qui n'était habituellement que de 6 degrés a été reconnue cette année de 8 et même de 10 degrés.

Les fruits sont généralement très rares car les vents glacials du Nord et les violents vents d'autan nuisent excessivement à la floraison et même à la maturité.

La terre est travaillée dans d'excellentes conditions ; des bœufs robustes et forts creusent un sillon profond où viennent s'enfouir les principes fertilisants des couches supérieures du sol. Ces terrains transformés par l'action atmosphérique, et pour ainsi dire régénérés par la bonne influence des engrais et des jachères cultivées, donnent ensuite au germe de la plante la force et la substance vitale la plus convenable. Sans doute, il existe encore certains procédés basés sur le temps et la routine, mais l'enseignement donné à l'école les fera disparaître insensiblement et bientôt l'on n'aura plus à rougir de la vérité de ce proverbe "Tant vaut l'homme, tant vaut la terre". L'action de l'homme est, en effet, plus ou moins féconde selon qu'il est plus ou moins intelligent et instruit, selon qu'il est laborieux et qu'il a su donner une impulsion plus ou moins favorable à son travail.

D'ailleurs pour en finir avec la théorie, voyons les résultats obtenus depuis peu d'années.

Autrefois il fallait être riche pour manger du pain de blé ; la classe ouvrière était bien heureuse quand elle en avait de celui de seigle ou de maïs. Aujourd'hui tout le monde indistinctement possède à peu près la même nourriture première et l'égalité de consommation semble chaque jour vouloir se généraliser de plus en plus. D'où dérive ce progrès ? Est-ce de l'importation des graines de l'étranger ? Non, parce que tout le monde en somme récolte à Noueilles les provisions nécessaires à l'entretien annuel et ce qui le prouve du reste c'est que tous trouvent actuellement le prix du blé trop réduit. Si donc l'abondance a succédé à la disette, il faut en rechercher l'unique cause dans les procédés de culture qui se sont améliorés et qui donnent des résultats plus satisfaisants. Aujourd'hui un hectolitre de blé produit de 10 à 15 hectolitres de récolte, tandis que la même quantité de semence n'en fournissait autrefois que 8 au plus. L'industrie a aussi augmenté beaucoup la richesse du pays. Ainsi telle étendue de terrain qui était laissée en jachère complète produit maintenant du trèfle, des vesces, des betteraves et d'autres plantes fourragères améliorantes. De là, la possibilité d'élever plus de bétail et d'effectuer plus de revenus tout en gagnant en même temps le rendement du tiers des terres labourables qui restaient incultes après chaque production pendant un an.

Par le bon emploi des engrais de ferme, des engrais chimiques et des amendements (marne, sable, plâtre, chaux) ; par les travaux d'irrigation et de drainage, par l'assolement et par l'usage des machines agricoles et des instruments aratoires perfectionnés (charrue, rouleau, herse etc.,) nos futurs agriculteurs obtiendront des résultats merveilleux tout en gagnant du temps et de l'argent.

L'école d'aujourd'hui heureuse de répondre aux vœux de l'administration donne un enseignement pratique, intelligent et précis, tout à fait propre à développer l'idée du progrès et à encourager la noble profession du laboureur.

Les terrains boisés représentent à peu près le centième de la superficie du territoire, soit 5 hectares et demi et appartiennent totalement à des propriétaires. Les habitants ne comprennent pas encore que les bois sont d'une grande utilité ; ils consolident en effet le sol des collines en prévenant les éboulements, et retiennent les eaux des pluies comme une éponge qui s'imbibe peu à peu et exercent enfin une influence considérable sur le climat en rendant les pluies plus fréquentes. Les avantages des terrains boisés n'ont pas arrêté le défrichement presque total du sol ; aussi les pluies sont-elles très rares surtout en été. Le bois de chauffage est très rare et se paie 30 francs le stère. Les troncs de vignes, les sarments et les racines de maïs constituent dans le pays un système de chauffage très économique.

L'élève du bétail est un des objets essentiels de l'exploitation agricole et occupe un rang assez important dans la commune. Les bestiaux tels que bœufs, vaches, moutons, brebis, porcs sont presque indispensables au cultivateur. Ils lui fournissent du fumier le meilleur des engrais et sont pour lui une source de revenus par les bénéfices qu'on retire de la vente des viandes de boucherie, des peaux, de la laine, du suif etc. Les chevaux de trait de races bretonne et percheronne, les bœufs de race gasconne et garonnaise, les vaches communes, les moutons béarnais et provinciaux, telles sont les diverses espèces d'animaux qu'on élève de préférence. Le nombre de bêtes à cornes existant dans la commune est de cent cinquante cinq ; celui des chevaux de vingt ; enfin celui des brebis de quatre cent-vingt.

La chasse est peu importante, car quatre permis seulement ont été pris en 1884. Le gibier est rare; cependant on tue quelques lièvres, lapins et perdreaux mais malheureusement aussi des alouettes, des chardonnerets, des mésanges et d'autres auxiliaires utiles à l'agriculture. L'école combat chaque jour cette manie de destruction, mais les succès sont loin de couronner encore ses efforts.

La pêche est à peu près insignifiante. On trouve dans la Hyse des grenouilles, quelques anguilles et une certaine variété de goujons. On prend le poisson à l'aide du filet ou de la ligne et mieux encore on profite en été de la sécheresse pour le retirer soit avec des corbeilles, soit avec des paniers.

Un seul moulin à vent se trouve à Noueilles. Quoique sans rival, le pauvre meunier travaille peu. Les habitants, pour plus de commodité préfèrent conclure un arrangement avec le boulanger qui leur fournit en échange de chaque hectolitre de blé, quatorze pains de huit kilogrammes chacun. Certaines familles consomment de la farine de minot et l'achètent au prix de cinquante centimes le kilogramme ; d'autres enfin, dans un but d'économie, vont elles mêmes faire moudre leur grain dans les moulins à eau de Grépiac ou d'Auterive.

L'utilité des routes n'a pas diminué depuis l'établissement du chemin de fer, au contraire elle a plutôt augmenté grâce à l'accroissement du mouvement commercial. La destination des routes s'est cependant modifiée, car, au lieu de servir au transport des marchandises et des voyageurs d'un endroit à un autre, elles desservent les villes et les villages entre eux et notamment les gares de chemins de fer.Noueilles se trouve exactement dans cette situation. Deux routes le relient : l'une à la gare de Venerque-le-Vernet et l'autre au chef-lieu du canton. Les moyens de communication avec le chef-lieu du département sont très commodes. Une voiture publique part chaque matin de Saint-Léon et prend les voyageurs de Noueilles à six heures pour les porter à la gare de Venerque. Le soir, elle attend l'arrivée du train pour les reprendre. Ce service est presque gratuit puisqu'il n'est exigé, pour un parcours de huit kilomètres, que quinze centimes par personne. Les routes pour aller aux chefs-lieux de l'arrondissement et du canton sont convenables, mais peu propices surtout en temps de pluie ; le trajet est sillonné de côtes rapides.

Les foires les plus renommées sont celles de Montgiscard, d'Auterive et de Venerque. Quant aux marchés, ce sont ceux de Baziège et de Venerque qui fournissent tous les approvisionnements, non seulement aux habitants de Noueilles, mais même à tous ceux de la vallée de la Hyse. Le commerce local consiste dans les ventes de volailles, d'œufs, de céréales, de denrées, de bêtes à cornes et dans quelques échanges de bœufs, vaches et même juments. L'élevage des oisons se fait en grand dans la commune. On évalue à cent francs le revenu net produit annuellement par une paire d'oies.

Parmi les mesures locales, les anciennes occupent un rang très important. Dans l'ordre des mesures agraires car ce sont celles-là les plus usitées se trouvent : 1° L'arpent de Toulouse qui vaut 56 ares 90 centiares. 2° L'arpent de commune qui vaut 59 ares. 3° Le demi-arpent qui vaut 28 ares 45. 4° Le quart d'arpent qui vaut 14 ares 225. 5° La mesure dont la valeur est de 4 boisseaux ou 7 ares 11 c. 6° La demi-mesure qui vaut 2 boisseaux ou 3 ares, 555. 7° Le quart de mesure ou le boisseau qui représente une surface de 1 are 777. 8° Le huitième de mesure ou le demi-boisseau qui donne une étendue de 0 are 888. 9° Le mètre carré. A part quelques rares exceptions, nul propriétaire âgé de plus de 25 ans ne connaît les superficies exprimées par l'are et l'hectare.

Les mesures de capacité sont : 1° L'hectolitre 2° La pugnère ou 24 litres 3° Le cinquième ou 20 litres 4° Le vingtième ou 5 litres 5° Le boisseau ou 3 litres 6° Le litre.

Dans l'ordre des mesures de poids se trouvent : 1° Le quintal qui vaut 50 kilogrammes 2° Le demi-quintal 3° Le kilo 4° La livre 5° La demi-livre 6° Le quart de livre 7° L'once.

Pour mesurer le bois de chauffage on emploie : 1° Le bûcher qui a 10 empans de long 6 empans et demi de large et 6 empans et demi de haut - 2° Le demi-bûcher qui a 5 empans de long, 4 empans de haut et 4 empans de large - 3° Le quintal.

Comme mesures monétaires, il convient de citer : 1° Le louis d'or - 2° La pistole - 3° L'écu - 4° Le franc - 5° Les deux sous - 6° Le sou.

Les mesures de longueur employées sont les suivantes : 1° La canne qui a 8 empans, c'est-à-dire 1m76 - 2° La demi-canne qui a 4 empans ou 0 m 88 - 3° L'empan ou 22 centimètres - 4° Le demi-empan ou 11 centimètres.

En général, le système métrique, quoique obligatoire depuis 1840 est peu connu dans la commune. Les anciennes mesures sont préférées aux nouvelles. Cette tendance défectueuse d'avoir toujours recours au vieux système semble diminuer chaque jour. Les nouvelles générations le connaissant, l'expliquent à leur tour et propagent ainsi un enseignement trop longtemps négligé et méconnu.

L'étymologie du mot Noueilles a été empruntée à une famille très remarquable de la commune, les Seigneurs de Noueilles. D'après une tradition populaire, peu vraisemblable cependant, l'historique de ce nom remonterait à trois cents ans environ et la dénomination primitive de la commune aurait été Noueilles mot patois qui signifiait et signifie encore neuf brebis. Voici dans quelles circonstances ce nom aurait été donné à la commune. Une pauvre fermière, veuve, eut un jour sa métairie incendiée. Maison, meubles, linge tout fut consumé par les flammes. Il ne lui resta qu'une petite remise isolée où elle avait un petit troupeau composé de neuf brebis.

Se trouvant sans ressources, elle se vit réduite à la mendicité. Elle parcourut tout le pays pendant longtemps demandant la charité ne cessant de rappeler le malheur qu'elle avait essuyé et exprimant partout sa détresse et son infortune. Elle ne manquait jamais de dire que les seuls biens qui lui restaient, étaient neuf brebis (en patois naou oueillos). Ce récit lui gagnait la pitié de tout le monde et nul ne se dispensait de lui donner.

La pauvre fermière parcourut le Lauragais pendant dix ans toujours ramassant et toujours économisant. A la fin elle se trouva assez riche, non seulement pour faire rebâtir sa maison, mais même pour acheter une propriété assez considérable. La ferme fut désignée sous le nom de Las naou oueilles ou Naoueilles d'où par corruption on dit Noueilles.

Noueilles était primitivement un hameau d'Auragne. Un vicaire de cette dernière commune le desservait et tenait à jour le registre des naissances, mariages et sépultures. Le premier acte conservé aux archives est daté du 16 Février 1707 et le texte du registre est ainsi formulé.

"Contrôlé le présent règne par Nous commis au contrôle des rêgres des paroisses du diocèse de Toulouse pour servir à la paroisse de Noueilles pendant l'année 1707 et sera la grosse du présent remise au bureau à la fin de l'année. - A Toulouse, le le 3 Décembre 1707 - Reçu pour droits 1 franc 10 centimes - Signé Brousse."

La rédaction du texte en 1736 est ainsi écrite : "Le présent registre pour escrire les baptêmes, mariages, mortuaires et sépultures de l'Eglise de Noueilles, annexe d'Auraigne, a esté paraphé par nous Gabriel Estienne de Calvet, conseiller juge, royal.et bailli d'Auterive, seigneur de la ville de Saverdun conformément aux ordonnances de 1667 et 1691 et de celles de la présente année lequel registre contient quatre feuilles de papier timbré - En foy de quoy me suis signé audit Auterive le trente-un Décembre mil sept-cent trente-six."

Le premier maire dont les archives fassent mention est le citoyen Boyer Jean François qui resta maire jusqu'en 1792. Avant de donner sa démission de maire, il écrivit l'adresse suivante.

"A Messieurs les citoyens actifs composant la Commune de Noueilles par M. Jean François Boyer maire de la dite Commune 1792.

"Jean François Boyer expose que lorsque ses concitoyens lui ont fait l'honneur de l'élever à la dignité de Maire, plein de reconnaissance de cette preuve de confiance et d'attachement, il a accepté cette place honorable ; il a entrepris plus que ses forces ne lui permettaient de faire pour défendre l'honneur du pays et celui de la République contre les royalistes et les ennemis du dehors. Il pensait que les autres officiers de la commune concourraient à lui alléger ce pénible fardeau et l'aideraient à venger l'esclavage de la nation pour ne voir à partir de ce jour que le peuple seul maître. Aujourd'hui, sans procureur de la commune, sans presque aucun secours de la part des officiers municipaux que leurs occupations essentielles et peut-être leurs idées d'opposition retiennent dans leur ménage, le maire de Noueilles prie instamment la Commune d'accepter sa démission et de nommer à sa place tel sujet qu'ils voudront choisir dans leur sagesse.

"Si le Maire ne consultait que son zèle patriotique, il conserverait une place si éminente, mais ses infirmités et ses affaires domestiques l'empêchent de la remplir avec l'attention scrupuleuse qu'il devrait y apporter ; il ne lui reste d'autre part ou que de l'abdiquer ou que de la mal remplir. Ce dernier moyen étant totalement contraire à la délicatesse du maire de Noueilles, il persiste dans son abdication et démission."

Noueilles, ce quatorzième Novembre 1792 - Signé Boyer."

Les citoyens Doumeng, Darles et Caunes remplacèrent successivement le maire Boyer.

En mil sept cent quatre-vingt-douze, Noueilles faisait partie du canton de Montesquieu. La rédaction de l'acte suivant le prouve en effet.

"L'an 1792, l'an 1er de la République française et le seizième jour du mois de Décembre, après midi, dans le lieu accoutumé à tenir les assemblées du lieu de "Noueilles au département de la Haute-Garonne district de Villefranche, canton de Montesquieu, ont été assemblés en conseil général les citoyens Jean Caunes, Maire, Louis Amilhat etc, notables auxquels a été dit par le citoyen maire, après lecture faite de la loi du 20 Décembre dernier, qui porte que les municipalités conserveront à l'avenir les actes destiner à constater les naissances mariages et décès dont les conseils généraux des communes nommeront parmi les membres, suivant l'étendue de la population des lieux, une ou plusieurs personnes qui seront chargées de ces fonctions et pour se conformer à la susdite loi il prie l'assemblée de nommer un officier public lequel, en un mot, sera chargé de constater les registres des naissances. mariages et décès du présent lieu."

Pendant la Révolution, la municipalité de Noueilles se montra ferme, patriotique et très résolue à embrasser les nouvelles réformes. L'extrait suivant donne une idée de ce qu'étaient ces braves et dignes aïeux.

"Le dix septième jour du mois de Mars an 1793, 2ème de la République française Les citoyens de la commune de Noueilles, assemblés devant l'Eglise dudit lieu vers quatre heures de relevée du susdit jour sur la convocation qui a été faite par la municipalité en exécution de l'arrêté pris par le Conseil Général du département le 12 Février dernier concernant à prêter le serment relatif à I'indivisibilité de la République. Le Maire a fait lecture de l'arrêté susdit de même que du décret de la convention nationale du 1er dudit mois de Février et après avoir donné à entendre et d'une manière vulgaire aux Citoyens le motif et le résultat d'iceux a été unanimement et d'un cri général délibéré que tous les citoyens feront le serment tel qu'il est dans la formule insérée dans l'arrêté du département ci-dessus cité ; auquel effet les citoyens maire et officiers municipaux chacun individuellement ont prononcé le serment qui suit :

"Je jure de défendre jusqu'au dernier soupir la liberté, l'égalité et la souveraineté du peuple français dans toute son intégrité, l'unité et l'indivisibilité de la république, la sûreté des personnes et des propriétés, de dénoncer comme ennemis publics tous ceux qui tiendront une conduite opposée à ses principes.

"Je voue à l'exécration publique et à celle de la postérité ceux qui tenteraient de faire revivre en France le pouvoir royal, ceux qui aspireraient à la dictature, au triumvirat ; tous ceux qui par l'anarchie voudraient nous ramener au despotisme et enfin tous ceux qui sous le titre de chef général de protecteur, de stathouder, de princes ou autres voudront usurper une autorité illégale ou une prééminence quelconque sur leurs concitoyens.

Après que chacun des membres de la municipalité eut ainsi prêté le serment, chacun des citoyens assemblés d'après un appel nominal le renouvela en disant:

"Je le jure, j'observerai la formule préalablement prononcée par le citoyen maire. Sur quoy conclu et arrêté à Noueilles, les jour et an que dessus."

Depuis la Révolution, les Maires de la Commune ont été successivement Darles, Doumeng, Julien Viguerie, Marty, Amauroux, Négrier, de Viguerie et Marty Emile.

C'est depuis peu que des progrès ont été réalisés relativement au service de l'instruction primaire. Sous l'administration du Maire actuel, il a été construit une maison d'école très convenable et bien appropriée aux besoins. Des améliorations ont été apportées aussi dans une partie du matériel scolaire et une impulsion tout à fait caractéristique a été donnée à l'enseignement par l'intérêt que porte la municipalité à l'éducation des jeunes enfants.

Les archives communales se composent d'un ramassis de paperasses qui n'ont presque aucune valeur. Il n'y a que les registres de l'Etat Civil, les recueils des Actes administratifs et les bulletins des lois qui puissent rendre quelques services et aient réellement un certain prix.

Les Noueillois vivent en général très sobrement. Ils se couchent de bonne heure et se lèvent matin. Quoique économes, et bien que la commune ne possède pas de bureau de tabac, ils fument ou prisent pour 1300 francs par an, soit en moyenne 50 paquets de 50 grammes par semaine. Le luxe est peu recherché et je ne crois pas qu'on puisse dire qu'un tel s'est ruiné pour son vestiaire. Les costumes de chaque jour se composent ordinairement d'un mauvais pantalon de toile bleue, d'un gilet, d'une blouse ou d'une vieille veste et d'une paire de sabots. Les femmes portent une jupe qui leur sert de robe, un casavet ou caraco, un tablier et leur coiffure est un mouchoir qu'elles disposent avec assez de goût.

La religion est catholique. Sans être plus dévots qu'ailleurs, les habitants sont un peu fanatiques et superstitieux. Les contes allemands et les vieilles (il manquerait un mot) ballades se rendant au sabbat à cheval sur un manche à balai ne sont pas rejetés avec mépris par tous les Noueillois et si un bœuf est malade, si les oies se meurent c'est souvent la vieille voisine qui est accusée d'être sorcière et d'avoir jeté un sort sur ces animaux. Pour arrêter les progrès du mal, il faut vite courir chez le devin de Montesquieu. Si les cloches ne sont point sonnées en l'honneur de Sainte-Agathe pendant une bonne partie de la soirée du 5 Février, malheur au carillonneur, car il n'a pas fait son devoir pour chasser la grêle et dissiper les orages.

Au point de vue politique, il n'y a pas dix électeurs qui aient une opinion bien arrêtée. Si nous consultons le tableau du vote des dernières élections, nous trouvons sur soixante-quinze votants quarante et un républicains et trente quatre monarchistes. La majorité vote, il est vrai pour les candidats républicains, mais c'est affaire de mode et je crois sûrement que si demain la république s'appelait monarchie, nos républicains seraient des monarchistes convaincus.

L'influence de l'instruction et surtout celle de l'enseignement moral et civique ne tarderont pas à faire disparaître cette coupable indifférence causée par l'ignorance. Les idées de l'enfant au fur et à mesure qu'il grandira se développeront, mûriront insensiblement, et le jour où elles auront pour principe le devoir, pour but l'égalité devant la loi et pour base la belle devise républicaine, nous aurons alors des hommes accomplis et des citoyens fermes et énergiques.

L'hygiène est complètement méconnue. Les fumiers en fermentation, les fanges putrides sont entassés près des habitations. L'air est peu renouvelé dans les appartements et la propreté du corps pourrait être meilleure.

L'alimentation est assez bonne ; le pain du Lauragais est nourrissant, et le vin, quoique très clair et peu alcoolisé est agréable à boire.

La consommation annuelle de la viande de boucherie est en moyenne de quatorze cent-dix kilogrammes et celle du pain de soixante-quatre mille sept cent quarante, soit de six cent cinquante-neuf grammes par jour et par personne. Quant aux autres provisions les plus employées sont : les œufs, les pommes de terre, les haricots, les lentilles, les pois et les fèves.

L'enseignement primaire a été négligé dans la commune pendant bien longtemps. Ni instituteur, ni institutrice, ne se trouvaient à Noueilles, et les pauvres enfants comme de vrais déshérités étaient réduits à rester dans l'ignorance la plus complète ou à faire un parcours de 4 kilomètres au moins pour se rendre aux écoles d'Auragne ou d'Issus. L'aristocratie du pays paraissait ne pas vouloir d'enseignement ; je n'en chercherai pas les raisons.

Le premier Instituteur de Noueilles a été Monsieur Devèze. Il débuta dans la commune vers 1845. La salle de classe qui existe aujourd'hui à l'état de chai avait à peine dix-huit mètres carrés et demi de surface et quarante mètres cubes de volume ; elle devait cependant recevoir une cinquantaine d'enfants. Elle n'était ni planchéiée, ni carrelée, seule une couche de terre glaise en tapissait le sol. Une petite fenêtre de 0 m 92 de haut et une porte mal ajustée étaient les seules ouvertures pour donner entrée à l'air et à la lumière. Le mobilier était très défectueux et propre à déformer le corps des enfants.

L'instituteur avait un traitement tout à fait varié, il recevait cinquante centimes par mois pour tout enfant ne sachant pas lire ; un franc pour chacun de ceux qui lisaient et un franc cinquante centimes pour les les plus avancés. En outre il était convenu que les parents apporteraient annuellement pour chaque enfant un boisseau de pommes de terre, cinq litres de haricots et deux livres de lard.

Après avoir exercé la profession de maître d'école pendant quelque temps, Monsieur Devèze quitta l'enseignement et devint vérificateur des poids et mesures. Vers 1849, Noueilles eut pour Instituteur Monsieur Déjean, le maire actuel d'Issus. Les conditions de rémunération étaient plus satisfaisantes que celles de son prédécesseur. Son traitement fixe ne dépassait pas néanmoins quatre cents francs. Quant au logement, il était toujours le même.

En 1853, Monsieur Déjean fut nommé Instituteur à Issus et l'école de Noueilles resta fermée pendant quatre ans. Une Institutrice, Madame Abadie, arriva enfin au mois d'Octobre 1857. La commune acheta alors pour deux mille francs une maison à quatre pièces dont deux pour servir de cuisine et de logement à la maîtresse, une de salle de classe et l'autre de salle de Mairie.

Cette maison d'école qui n'est plus habitée depuis un an laissait à désirer. La salle de classe n'était pas plus planchéiée que celle de Monsieur Devèze et la lumière venait très insuffisante de droite à gauche. Il était presque difficile de pouvoir y lire en hiver après trois heures du soir tant ce pauvre réduit était obscur et mal disposé. La cuisine se trouvait humide et sombre ; quant à la chambre de la maîtresse elle était bien aérée et relativement très convenable. Le traitement de l'Institutrice s'élevait à 600 francs.

Après un service de dix-neuf années, Madame Abadie fut remplacée par Mademoiselle Guiraud qui se trouva absolument dans les mêmes conditions pendant les deux années qu'elle resta dans la commune. Mademoiselle Sarrebressolles arriva en 1878 et ne fut pas mieux partagée quant au logement. Seuls ses appointements étaient plus élevés puisqu'elle avait 900 francs de traitement fixe. Mademoiselle Bongiraud exerça après elle du 1er juillet 1883 au 1er mai 1884.

Enfin, un Instituteur dirige actuellement l'école mixte de Noueilles. Son salaire annuel est de 1100 francs et la maison d'école, la salle de classe et les meubles sont neufs et conformes aux prescriptions légales. La situation du local scolaire est des plus favorables.

Quoique au milieu du village, la maison d'école est un peu isolée et cette position la rend agréable et commode. Elle est sans contredit l'une des plus belles bâtisses de la commune et est de nature à répondre parfaitement aux vœux de l'administration, des familles et des maîtres.

Les frais de construction se sont élevés à la somme de 13675 francs et la dépense a été répartie entre l'Etat, le département et la commune qui ont fourni respectivement 7000 francs, 1550 francs, et 5125 francs.

La fréquentation scolaire est satisfaisante ; celle du cours d'adultes mérite principalement d'être signalée. Sur trente-huit élèves qui ont pris inscription pour suivre le cours pendant cinq mois, vingt-trois d'entre eux ont satisfait aux conditions imposées par l'arrêté du 24 juillet 1884, c'est-à-dire ont réuni plus de cinquante présences. En résumé sur deux mille quatre cent trente-deux présences possibles pendant toute la durée du cours, il faut compter mille sept cent vingt-trois présences réelles, soit sept cent-neuf absences seulement.

Cet heureux résultat est dû en partie à l'influence de la Commission municipale scolaire qui applique les prescriptions de la loi avec la modération et les convenances les mieux étudiées.

Bien qu'il n'y ait pas eu en 1884 ni conscrits, ni conjoints illettrés, l'état de l'instruction laisse encore à désirer. Beaucoup de membres dans les familles ne savent ni lire ni écrire, c'est ce qui rend les prêts des livres de la bibliothèque très peu nombreux.

Du reste, pour ces personnes assez rares d'ailleurs, l'instruction est considérée comme un art d'agrément, dont on peut se passer facilement pour travailler la terre, pour soigner des bœufs. Le rôle de l'Instituteur au milieu d'une telle population n'est pas toujours des plus faciles. Il doit être prudent pour combattre les faux préjugés du paysan, tout en ayant l'air de respecter ses idées et ses croyances trop souvent fanatiques et superstitieuses. Il doit surtout éviter de froisser son amour-propre, car le campagnard du Lauragais a besoin d'être ménagé.

L'école de Noueilles possède depuis le ler Octobre 1884, une armoire bibliothèque qui renferme soixante-douze volumes. Le goût de la lecture semble vouloir se généraliser chaque jour de plus en plus. Le nombre des prêts en 1883 a été de soixante-dix-neuf ; en 1884 de cent deux et il sera certainement bien plus grand en 1885, puisqu'il a été prêté plus de cinquante volumes dans le premier trimestre de l'année courante.

Sur les soixante-douze volumes que possède l'école, vingt-deux ont été fournis gratuitement par le Ministère en 1881 et tous les autres ont été achetés par la Commune. Cette série d'ouvrages est très insuffisante, aussi la municipalité vient de demander une nouvelle concession gratuite et de voter trente francs pour en augmenter la collection.

Une caisse des écoles a été établie en 1882 ; elle procure annuellement une somme de soixante-dix francs qui sont distribués en fournitures scolaires aux enfants les plus indigents.

Il reste maintenant à faire l'acquisition de tables et de bancs, car le mobilier scolaire actuel est très défectueux et peu commode. Une somme de deux cent cinquante francs a été votée a cet effet par la municipalité de Noueilles au mois de Mai 1884. Pour se livrer à cette dépense la Commune attend la création d'une école à Pouze.

Grâce aux sacrifices de la République, et au concours des hommes zélés qui la servent, de grandes réformes ont été faites.

Tout s'est amélioré dans l'enseignement tant au point de vue matériel qu'au point de vue moral et, s'il reste encore quelques lacunes à combler, il convient d'attendre avec confiance sans désespérer du patriotisme de la France et du dévouement des Administrateurs.

L'Instituteur de Noueilles,
 Allemane

Photo de classe à Noueilles en 1898

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Photo de classe à Noueilles en 1898. L'instituteur, M. Pégot, est le successeur direct de M. Allemane, auteur de la monographie de Noueilles en 1885

Mis à jour (Vendredi, 25 Octobre 2013 12:28)